Qui ? : Valérie Kaprisky
Où ? : Studio personnel
Quand ? : Il y a 25 ans
Pourquoi ? : pour la beauté du geste.
Comment ? : Comme avec une copine
Il y a des propositions du hasard qu’on ne peut pas refuser. J’ai 25 ans et dans le train Paris-Bruxelles, je m’assieds sagement à la place que la SNCF m’a attribuée. Le Thalys a un je ne sais quoi de chic qui le distingue des autres TGV…peu importe comment mais l’ambiance pousse à la courtoisie. Je salue donc poliment ma voisine de voyage et…délicate surprise, il s’agit de Valérie Kaprisky ! Toute jeunette elle aussi, vingt-cinq ans, un abord aimable, pas fâchée d’avoir un compagnon de route. Nous papotons comme des étudiants, sans avoir à rompre la glace des préjugés pour atteindre l’eau libre de nos vies. Je ne me souviens plus très bien mais je crois qu’elle vient de terminer « La Gitane » de Philippe de Broca. Nous arrivons à Bruxelles, fin de l’intermède, dommage, avec elle j’aurai bien poussé jusqu’à Amsterdam. Je lui donne ma carte, réflexe pro, et je lui propose de la photographier, un jour, si elle le souhaite, comme ça, pour la beauté du geste. ..Tout aurait pu se finir là, sur un quai de gare, à la regarder s’éloigner, un peu grisé, toujours sous le charme. Le Lundi matin qui suit, coup de fil…c’est Valérie Kaprisky ! D’accord pour quelques clichés. Vous imaginez ? Nous convenons d’un rendez-vous dans mon studio personnel, sans maquilleur, sans personne, juste elle et moi. Un pas de deux rien que pour nous deux, sur la musique timide et fragile de mon petit cœur chamboulé par ses éclats de rire. Elle est aux antipodes de la femme séductrice et manipulatrice. C’est une femme-enfant, énigmatique, timide et joyeuse. C’est une actrice toute en douceur avec qui tu ne peux que tourner un joli film ; pas une bonne pâte, juste à modeler, plutôt un levain de talent.
Extrait du livre « Trait pour traits » en préparation avec Nicolas Gouzy
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