à propos

Préface: David Ken est un homme sensible. Sa sensibilité n’est pas une faiblesse, c’est de là qu’il puise sa force, sa soif de nouvelles expériences et son amour de l’humain. Si l’affection n’est pas au rendez-vous, l’homme passe son chemin, sans bruit ni palabres inutiles.

J’ai connu le photographe il y a une quinzaine d’année sur un projet humanitaire, entre le sourire d’un gamin en chimio plein de dignité et le regard courageux de ses parents. David se tenait là, boitier à la main, ses longues mèches frisées sur le front, glissant tel un équilibriste de lumière entre la gravité d’une épreuve injuste et l’espoir d’un lendemain meilleur. Il parlait d’images et non pas de photos, comme les présages d’un voyage qui ferait du bien et qui redonnerait le sourire à une famille sonnée par cette longue maladie dont le nom reste un tabou, le cancer.

David mettait son savoir-faire et son expérience au service d’une cause, sans rien demander en retour. Il mettait de la lumière dans le regard des enfants pour souffler sur leur peine. Ce qu’il a continué d’ailleurs à faire pendant de nombreuses années dans les hôpitaux avec son projet LOL en photographiant malades et corps hospitalier dans leurs plus beaux sourires. Parce que la vie est plus forte que la fatalité, parce qu’un sourire est plus fort que la mort.

La lumière, David la connaît bien, celle des feux de la rampe, du cinéma et de la télévision, celle aussi et surtout des podiums de mode, de Milan, de New York et Paris. Il fut le plus jeune photographe des super-models dans les années 90. Les plus grands artistes de la planète sont passés dans son objectif. Pourtant pour David un être humain reste un être humain, que l’on s’appelle Steven Spielberg ou Anaïs, une adolescente hospitalisée, l’approche photographique est la même, ce qui compte c’est la vérité de l’instant présent et de l’échange. Le reste c’est de la mise en scène et de la communication. Et David n’est pas un homme de marketing.

J’aime sa bienveillance et sa douce folie. Ne rentrer dans aucune case et surtout ne jamais perdre son enthousiasme. Tel est le crédo de ce photographe au grand cœur qui n’est jamais devenu un autre en chemin. L’objectif de David Ken nous rappelle que la vie est belle quand on ne garde que l’essentiel, le regard « sain et simple » sur toutes choses, sans postures ni malice, sans impostures ni artifices.

Les images de David sont comme des lucioles dans la nuit, elles dessinent des lettres lumineuses sur le périssable, trois lettres qui résistent au temps qui passe et aux vanités, trois lettres qui guident nos pas depuis la nuit des temps et que l’on appelle la vie !