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Ras le bol de la morosité !

Entretien avec David Ken et William Lafarge (François Kermoal – Information traitée dans Stratégies Magazine n°1578) 24/02/2010 – C’est l’histoire d’un projet fou qui consiste à saisir des éclats de rire. Puis d’un buzz incroyable sur Facebook. Explications avec le photographe David Ken et le directeur de création William Lafarge, à l’origine du LOL Project. Comme mort de rire.

Entretien avec David Ken et William Lafarge

24/02/2010 – C’est l’histoire d’un projet fou qui consiste à saisir des éclats de rire. Puis d’un buzz incroyable sur Facebook. Explications avec le photographe David Ken et le directeur de création William Lafarge, à l’origine du LOL Project. Comme mort de rire.

D’où vient l’idée du LOL Project?

David Ken. De la volonté de voir plutôt le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Ras le bol de la morosité ambiante ! Ensuite, la démarche consiste à retourner à l’essence même de la photographie telle que j’aime la pratiquer, à savoir susciter, puis saisir l’émotion, l’énergie… et surtout les véhiculer. J’adore cette idée de conduire le sujet à perdre le contrôle de lui-même pour mieux l’amener où je veux ! Cela revient, humblement, à capter le reflet de son âme. L’idée est de provoquer un vrai fou rire, puis d’en retenir un portrait unique qui révèle une esthétique primale. C’est une autre beauté que l’on met en valeur, plus touchante, celle du «lâcher-prise», sans artifices de maquillage ou de coiffure, et qui dépasse l’image figée classique et un peu corporate que l’on connaît.

Comment choisissez-vous vos sujets ?

William Lafarge. Le casting est composé majoritairement d’anonymes mais, régulièrement, quelques amis «célèbres» apparaissent. Nous sommes résolument dans une démarche participative et passionnée, alimentée par les réseaux sociaux, la source principale du «recrutement». Sans Facebook comme outil de casting, de buzz et d’exposition, il aurait été impossible de se lancer dans une telle aventure.

Comment faites-vous pour déclencher ce rire ?

David Ken. Chaque shooting est une rencontre. J’aime découvrir la personnalité de chacun. Et j’essaie de sublimer cet instant. Je ne connais jamais «l’autre» avant et pourtant, en quelques secondes, nous partageons un instant fort d’intimité. La personne doit avoir envie et le courage de se prêter au jeu. Mais le meilleur moyen de comprendre ce moment magique, c’est encore d’y participer !

Comment expliquez-vous le buzz autour de ce projet sur Facebook ?

William Lafarge. La combinaison «ego, partage, plaisir et sincérité» est une clé de lecture. Le LOL Project colle aux comportements révélés par les réseaux sociaux. Nos portraits sont sincères, sans fard ni mise en scène tout en étant valorisants. Le fait de devenir fan du LOL Project est un peu un révélateur identitaire. C’est aussi une occasion d’alimenter la conversation permanente de chacun. Cette démarche confirme d’ailleurs que l’intime et la bienveillance trouvent davantage d’écho chez les femmes que chez les hommes! Depuis le début, plus de 70% des participants du LOL Project sont des femmes, entre 25 et 50 ans.

Comment financez-vous le projet ?

David Ken. C’est une démarche artistique totalement «autoproduite», soit déjà 70 jours de travail avec une équipe de trois personnes. En même temps, depuis septembre 2009, l’intérêt n’a cessé de grandir : de nombreux directeurs artistiques ont été séduits par la spontanéité et l’émotion du projet. Certaines marques ont vu dans cette approche une occasion de représenter leurs collaborateurs sous un nouveau jour. Je profite de cette interview pour dire que nous sommes ouverts à toute proposition !

Ce qui veut dire que vous cherchez des sponsors ?

William Lafarge. Tout est ouvert. Le LOL Project s’inscrit dans son époque: participatif, passionné, communautaire et bienveillant. Nos métiers, nos habitudes sont clairement bouleversés par la désaffection du public vis-à-vis de propositions publicitaires traditionnelles. Les marques font désormais beaucoup plus la différence avec leur distribution, leur image prix et leur relation client qu’avec leur prise de parole publicitaire. Souvent, des idées obsolètes sont appliquées aux nouveaux usages en ligne mais la sauce ne prend pas. Le consommateur impose un dialogue franc. Il faut aller sur la page fan de Facebook pour s’en convaincre. Les clés de compréhension d’une communication de flux sont là.

Comment voyez-vous ce projet évoluer dans le temps ?

David Ken. La première étape, c’est 1000 fous-rires et une exposition « I LOL Paris » mettant en scène ces portraits de Parisiens. Nous aimerions convaincre les afficheurs de nous aider. Nous avons aussi des contacts avec d’autres capitales européennes. Nous rêvons d’un I LOL Brussels, Berlin, London, etc. Mais l’idée est de commencer par Paris.

En savoir+ : Page Fan Facebook

Site :http://www.davidken.com

François Kermoal – Information traitée dans Stratégies Magazine n°1578

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